Augmentation inquiétante des abandons de chatons dans nos refuges : les derniers bébés à Bellegarde
Saison de reproduction au printemps avec naissance des petits en mai. Yeux à peine ouverts et les voilà déjà confrontés à une vie à peine éclose dans le combat : celui de vivre, survivre, grandir, trouver une famille.
Les refuges de la Fondation Assistance aux Animaux accueillent chaque année des centaines de chatons.
D’importantes portées ont lieu aussi bien pour les chats libres que les chats de familles non stérilisés.
Dans cet article, nous vous partageons quelques photos des derniers bébés accueillis au refuge Fondation Assistance aux Animaux de Bellegarde : eux ont eu de la chance ! Mais combien sont voués avec désinvolture et souffrance à des fins de vies ? Certains chatons ont été abandonnés dans la nature, retrouvés par des riverains; certains ont été retrouvés devant les portes de notre refuge, d’autres ont été portés quelques jours après leur naissance, arrachés à leur mère.
C’est une période très compliquée pour nos équipes qui se relaient nuits et jours pour sauver ces petites vies avec un niveau de vigilance très élévé. Ils sont biberonnés toutes les deux heures, remis au chaud dans des couvertures de substitution à la chaleur manquante de leur maman
Une fois sevrés, identifiés, vaccinés et vermifugés, ils seront proposés à l’adoption. Les abandons de chatons sont plus nombreux qu’auparavant car ils sont victimes d’un commerce non régulé !
La Fondation Assistance aux Animaux tient à rappeler l’importance de la stérilisation.
Chaque année, la Fondation participe et prend en charge la stérilisation de milliers de chats libres et/ou sans maîtres dans ses dispensaires et son centre de stérilisation gratuit en Corse ; elle octroie, avec son comité d’attribution des aides, des bons de stérilisation aux propriétaires d’animaux dans le besoin
Si vous les aimez, faites-les alors stériliser !
Chaque année, à la même période, les refuges croulent sous les abandons de chatons non voulus par des propriétaires n’ayant pas pris la peine de faire stériliser leur chatte.
Abandon, maltraitance, famine, maladie… ceux qui n’auront pas la chance de trouver une famille ou une place en refuge connaîtront une vie de souffrance et de misère.
Soyez raisonnables, si vous les aimez, faites les stériliser pour éviter des morts certaines par défaut ou volontaires.
N’ayez pas peur de la stérilisation !
Une fois pour toutes, finissons-en avec les légendes qui courent encore sur la stérilisation des chats. Ils ne deviennent ni idiots, ni obèses, ni indifférents quand ils sont opérés : ils ne peuvent plus se reproduire, ce qui est en fait la clef d’une cohabitation harmonieuse avec leur famille humaine…
Entre 6 et 8 mois, votre protégé adopte un comportement qui ne laisse aucun doute sur le bouleversement hormonal dont il est l’objet. Le mâle peut se mettre à uriner dans les coins les plus invraisemblables, en hauteur si possible, aspergeant rideaux, meubles et vêtements avec un bel entrain et répandant une odeur absolument intolérable, marquant ainsi ‘son territoire’.
La femelle se roule par terre, comme en proie aux plus intenses douleurs, poussant sans répit des cris d’animal blessé ou de bébé abandonné…
Si vous n’avez pas anticipé ce passage obligé dans la vie d’un chat, il n’y a plus qu’une seule mesure d’urgence à prendre : empoigner votre téléphone et mendier auprès de votre vétérinaire un rendez vous en urgence pour une stérilisation expresse !
Oubliez les croyances ridicules du type « il ne faut pas opérer une chatte si elle n’a pas eu une portée avant », « la castration entraîne un retard de croissance »… Ce sont là des rumeurs populaires qui ne sont assises sur aucun fondement. Les observer, c’est retarder le moment de l’intervention, en supportant un animal malpropre et malheureux de ne pas trouver de partenaire, ou avoir à gérer la ou les portées que la chatte ramènera chez elle, donc chez vous. La stérilisation d’un mâle comme d’une femelle est sans danger pour l’animal, voire même bénéfique pour sa santé.
Plus puéril et plus câlin
Pas de grossesses répétées et rapprochées pour les pauvres minettes qui portent plusieurs fois dans l’année, mettant au monde jusqu’à six chatons qu’elles s’épuisent à nourrir et à élever. Sans compter qu’elles ne connaissent pas de ménopause et que jusqu’au bout de leur vie, elles sont susceptibles d’être enceintes, les grossesses tardives (après 7 ans) induisant évidemment des complications sérieuses voire mortelles pour les parturientes âgées. Pas d’accidents pour les mâles coupés dont on sait qu’ils vivent plus vieux quand ils évitent de traverser la rue pour leurs rendez vous galants. Et surtout, les vétérinaires se sont aperçus, sous l’influence de leurs confrères américains, que l’ovariectomie précoce et conseillée de la chatte, vers l’âge de 4 mois, réduisait significativement les risques de tumeur des mamelles par la suite.
Quoi qu’il en soit, la stérilisation pour les femelles et les mâles est possible à tout âge, sous anesthésie générale.
Si changement il y a, il ne peut que profiter au propriétaire qui aura un chat joueur, avec un tempérament peut être un peu plus puéril et câlin que s’il était resté entier… Qui s’en plaindrait ?
L’inévitable prise de poids due au bouleversement hormonal provoqué par l’opération cède facilement à une diminution d’environ 20 % de la ration quotidienne, ou au passage à une alimentation light, votre vétérinaire vous conseillera.
La pierre angulaire de la protection
La stérilisation, c’est le seul moyen valable d’éviter la venue au monde de dizaines de chatons en une année, tous enfants d’une seule maman. Ces petits chats ne trouvent pas toujours preneurs et vont rejoindre la cohorte des malheureux sans foyer, nourris au hasard des bonnes volontés, quand ils ne sont pas radicalement supprimés à la naissance avec des méthodes plus ou moins violentes.
La raison veut donc qu’on intervienne avant plutôt qu’après !
C’est la raison pour laquelle la stérilisation est la pierre angulaire de la protection animale et de la FAA. Impossible de compter sur la prise de pilules contraceptives pour les chattes : outre qu’il faut respecter scrupuleusement le mode d’administration, ce qui est rigoureusement impossible avec des chats libres, cette pratique est la cause de troubles ovariens majeurs lorsqu’elle est reconduite régulièrement. La bonne solution, c’est le bistouri, après un piégeage pour les chats libres et une remise sur le lieu de nourrissage après l’opération, et en toute sérénité dans nos dispensaires quand le chat vit à la maison.