Sauvez « Tom », adoptez-le !

Je m’appelle « Tom » et j’ai bientôt 11 ans.
Toute l’équipe du refuge parle de moi en ce moment. Certains sont même émus en me regardant.
« Tom doit trouver » ;  « Tom va finir sa vie au refuge » ; « après ce qu’il a vécu, il doit être heureux »….

C’est vrai que ma vie n’a pas été facile.

Abandonné, j’ai erré dans la rue… de longues années.
J’ai survécu grâce à une maison de mon quartier qui avait des gamelles à disposition tous les matins… il fallait se battre pour manger et espérer repartir le ventre plein.

Dans la rue, j’ai fait de mauvaises rencontres et j’ai été vraiment traumatisé : c’est vrai que l’Humain est cruel.
J’ai reçu des pierres, des seaux d’eau, des branches… on m’a couru après, on m’a tendu des pièges en m’attirant….

Mais je connaissais bien mon quartier, j’avais mes repères, je m’en suis bien sorti et je ne me plains pas.

Un jour, pendant une course-poursuite impressionnante avec un chien qu’on avait volontairement lâché sur moi, j’ai foncé vers la maison où je mangeais !
J’ai eu de la chance, il y avait un petit espace vers le garage, ou j’ai forcé et j’ai pu me faufiler dedans.

Dans le noir le plus complet, après avoir repris mon souffle, j’étais bloqué… impossible de ressortir de ce garage.

J’ai attendu des heures en miaulant de toutes mes forces…. et la lumière s’est allumée d’un coup. Je me suis immédiatement caché sous une vieille caisse et j’ai aperçu une dame.
Elle semblait me chercher…. N’ayant pas confiance, j’ai retenu ma respiration et je suis resté caché jusqu’à ce qu’elle reparte.
Elle semblait me connaitre car elle est revenue avec une gamelle qu’elle a placée en plein milieu du garage. J’ai attendu d’avoir très faim et j’y suis allé discrètement.
Je suis resté plusieurs jours dans ce garage avec une gamelle tous les jours qu’elle m’amenait.

Puis, un jour, je me suis dit qu’elle n’était pas méchante et je l’ai attendue.
J’ai eu raison, elle était gentille.

J’ai eu le droit de monter et c’est là que j’ai découvert de très nombreux compagnons.
La maison était remplie de chats, il y avait des matous, des femelles, des petits, des bébés…. des anciens du quartier… mais aussi des morts… j’ai eu super peur, c’était très compliqué pour moi à gérer tout ce monde rassemblé et cette saleté.
Personne ne sortait, c’était assez incroyable.

Voyant que j’étais vraiment pas à l’aise, la dame m’a mis dans une chambre.
L’extérieur me manquait beaucoup, j’étais seul avec des petits et une maman plutôt sympa, heureusement.
Le peu d’espace m’étouffait, je miaulais beaucoup.

Mais au moins, je mangeais à ma faim.. et je n’avais jamais aussi bien dormi de ma vie.

Puis je suis tombé malade… j’avais super mal à la gorge et me sentais très faible.
Faible, amorphe, je me suis retrouvé seul dans la chambre : la dame avait dû enlever mes copains pendant que je dormais.

Et un jour, il y a du bruit, beaucoup de bruit et la porte s’est ouverte : j’ai vu de nouveaux visages.
J’étais paniqué mais impuissant : trop fragile, je ne pouvais pas bouger pour me cacher.

J’ai été pris par une jeune femme qui semblait être à l’aise. Je ne sais pas pourquoi mais je l’ai bien senti.

J’ai pris pour la première fois de ma vie la voiture… je me voyais rouler dans la vitre du camion, bien emmitouflé dans un plaid situé dans une caisse.
La même femme m’a emmené dans un endroit grand, chaud, confortable, et presque trop propre à mon goût.

J’étais détendu, j’ai eu le droit à de la pâté.
Tous les jours, matin, midi et soir, on venait me voir, on me parlait, on me caressait.

Les jours ont passé et je me suis vraiment bien senti !
J’avais plus mal du tout, j’étais en forme.

J’ai compris que j’avais eu la chance de ma vie : c’est toute une équipe de gentils humains qui est intervenue dans cette maison où j’étais retenu depuis des mois, malade.
Ils ont emmené tout le monde et moi je suis un privilégié, grâce à cette jeune femme que j’oublierai jamais : elle m’a soigné.

Aujourd’hui, je vois mon équipe d’humains du refuge triste quand ils me regardent.
Ils veulent que je trouve une famille et j’ai envie de leur faire plaisir.