Gessie à l’adoption. Son histoire : « je partageais un enclos répugnant avec 40 autres chiens… »
Salut ! Moi, c’est Gessie.
Je suis arrivée à la Fondation Assistance aux Animaux après une intervention dans un élevage clandestin il y a quelques semaines.
Je partageais un enclos répugnant avec 40 autres chiens…
On ne mangeait pas à notre faim et c’était la loi du plus fort qui régnait.
Il fallait toujours être aux aguets pour protéger sa pitance, pour survivre.
Je n’en veux pas à mes compagnons d’infortune, on a tous fait ce qu’il fallait pour ne pas mourir. Se battre pour manger, se battre pour dormir, se battre pour protéger ses bébés et pour se protéger soi-même… Une vie fatigante qui m’a beaucoup usée.
Quand je suis arrivée au refuge de la Fondation, je faisais peine à voir.
Mon corps portait les stigmates des conditions de vie déplorables que j’avais dû subir. J’étais maigre à faire peur, et je ne comprenais pas ce qu’il se passait.
Mais ils avaient l’air gentil ces nouveaux humains, ils me parlaient en souriant et ça faisait du bien à mes oreilles d’entendre leurs paroles douces, même si je ne les comprenais pas.
Ils m’ont mis dans un grand box où, pour la première fois de ma vie, j’ai pu dormir sur mes deux oreilles sans crainte d’être agressée ou volée. Pour la première fois aussi j’ai découvert ce que c’était qu’un « panier » et une « couverture ». C’était chaud, c’était doux, c’était sec et propre… Des sensations qui m’étaient jusqu’alors inconnues, mais auxquelles j’ai vite pris goût.
Je me suis reposée comme ça pendant 3 jours entiers, ne sortant de ma torpeur que pour savourer ces belles gamelles qu’on m’apportait plusieurs fois par jour. J’étais si fatiguée… Je crois que j’aurais pu dormir comme ça durant des semaines.
Le 3ème jour, j’ai enfin eu la force de sortir en compagnie de ces humains qui m’étaient inconnus. C’était bizarre parce qu’ils s’occupaient de moi comme s’ils m’aimaient déjà. Paroles douces, caresses, ils me disaient tout le temps « tu es belle ma Gessie » , et même que certains m’appelaient « beauté ».
Belle ? Moi ? Le sac d’os boiteux, au poil terne et aux yeux collés ? Au début, je me suis dit qu’ils feraient mieux de changer leurs lunettes. Puis à force de les entendre, leurs mots si doux sont venus fissurer ma carapace et caresser mon âme meurtrie.
Ils m’ont pris sous leur aile. Ils m’ont redonné confiance en moi, en les autres et en l’humain. Leur voix remplie d’affection et leurs yeux plein d’espoir à chaque gramme en plus sur la balance m’ont poussé à donner le meilleur de moi-même. Pas pour moi, mais pour eux. Parce que je suis comme ça. Dévouée corps et âme à ceux qui m’aiment et que la seule chose qui m’importe, c’est de les rendre fier de moi.
Aujourd’hui enfin je revis.
Et pas seulement physiquement car ce n’est pas que mon corps qu’ils ont soigné, c’est aussi mon âme. Ils m’ont redonné goût à la vie.
Grâce à leur patience, et à leur tendresse, j’ai pu révéler celle que je suis vraiment. Une chienne douce, joueuse, tendre, fiable qui n’attend qu’une seule chose : être aimée.
Mes soigneurs disent que ceux qui m’adopteront seront de vrais chanceux.
Souvent, je n’ose pas espérer avoir droit à ce bonheur, mais quand je les vois si plein d’espoir, alors je me surprend à y rêver aussi…