Nénette princesse des cochonnettes

La Doyenne de nos animaux et la reine de notre cœur s’est endormie aujourd’hui. Après plus de 17 ans passés auprès de nous. Elle a survécu à l’enfer des abattoirs qui étaient sa destinée tandis que les siens y ont été condamnés sans autre forme de procès.

Hommage à Nénette, reine de la ferme de Versailles :

De la ferme la doyenne, de notre cœur la reine, Nénette, princesse des cochonnettes, nous avons eu l’honneur de t’avoir connue, le bonheur de t’avoir aimée et soutenue. D’avoir reçu ton amour en retour fut un cadeau inespéré – ton cœur, ce joyau de vérité, tout l’or du monde entier ne pourrait l’égaler car tu nous as tant apporté !

De tes petites pattes potelées, je me souviendrai ; de ton groin tendre et amusé, je ne cesserai d’y repenser. Toi qui aimais « siester », ton repos éternel mérité, malgré nos sanglots irrités, je sais que la terre d’accueil qui t’attend au ciel est encore plus belle qu’imaginée ! Ton esprit si singulier combla de bonheur notre quotidien. Tu nous as fait prendre conscience d’apprécier les petits riens, et redéfini le sens des besoins essentiels …

Ton être exceptionnel demeure à tout jamais ; nous te pleurons désormais, mais tu nous auras fait tant rire par le passé ! Le respect mutuel nous a offert un lien particulier ; Je sais que tu pars l’esprit tranquille et sans souffrance, mais c’est un manque immense que tu vas nous laisser.

Tu as survécu à l’enfer de ta destinée, celle que les humains prévoient pour les tiens, mal vus et condamnés – ton cœur est pourtant si pur et attentionné !

Tu as atterri dans notre paradis, et tu as fait devenir notre vie ainsi. Pas radine de câlins, tu nous as attendris, comme lorsque tu calais ton groin entre nos mains…

Je me souviens du temps où la vieillesse n’était pas encore maitresse de tes gestes, de ta silhouette au gros bidon bien rond – loin d’être svelte, tu défilais doucement entre les hautes herbes ; puis, humant l’air du vent en toute sérénité, tu t’arrêtais… Entourée d’une légère nappe de brume, tu avais l’air de penser, prenant ce qu’offre le temps, immobile et paisible comme si tu méditais sur le sens caché de la vie… Mais tu avais déjà tout compris, ma Nénette, car tu n’avais besoin de rien, à part d’être à nos côtés et ceux de tes copains, à qui tu vas aussi manquer, car, à l’avenir, sur quel fessier Doudou pourra-t-elle se coucher ?

Se dire qu’il est temps de se quitter est une épreuve à surmonter. Tu es la preuve que l’amour fait tomber le barrage du langage, car chacun de tes dires, je les comprenais ; mes pleurs, tu les séchais, et mes rires, tu les déclenchais !

Ton âme est montée et nos larmes ont coulé, mais tu ne seras jamais oubliée.

De là-haut, contemple ton domaine, car tu y restes la reine !

Ma dernière étreinte contre toi m’a noyée de chagrin, mais quoi qu’il advienne, ton empreinte ne sera jamais éteinte…