Si vous les aimez, faites les stériliser !

Chaque année, à la même période, les refuges croulent sous les abandons de chatons non voulus par des propriétaires n’ayant pas pris la peine de faire stériliser leur chatte.

Abandon, maltraitance, famine, maladie… ceux qui n’auront pas la chance de trouver une famille ou une place en refuge connaîtront une vie de souffrance et de misère.

Soyez raisonnables, si vous les aimez, faites les stériliser.
N’ayez pas peur de la stérilisation ​ !​

Une fois pour toutes, finissons-en avec les légendes qui courent encore sur la stérilisation des chats. Ils ne deviennent ni idiots, ni obèses, ni indifférents quand ils sont opérés : ils ne peuvent plus se reproduire, ce qui est en fait la clef d’une cohabitation harmonieuse avec leur famille humaine…

Entre 6 et 8 mois, votre protégé adopte un comportement qui ne laisse aucun doute sur le bouleversement hormonal dont il est l’objet. Le mâle se met à uriner dans les coins les plus invraisemblables, en hauteur si possible, aspergeant rideaux, meubles et vêtements avec un bel entrain et répandant une odeur absolument intolérable.

La femelle se roule par terre, comme en proie aux plus intenses douleurs, poussant sans répit des cris d’animal blessé ou de bébé abandonné…

Si vous n’avez pas anticipé ce passage obligé dans la vie d’un chat, il n’y a plus qu’une seule mesure d’urgence à prendre : empoigner votre téléphone et mendier auprès de votre vétérinaire un rendez vous en urgence pour une stérilisation expresse !

Oubliez les croyances ridicules du type « il ne faut pas opérer une chatte si elle n’a pas eu une portée avant », « la castration entraîne un retard de croissance »… Ce sont là des rumeurs populaires qui ne sont assises sur aucun fondement. Les observer, c’est retarder le moment de l’intervention, en supportant un animal malpropre et malheureux de ne pas trouver de partenaire, ou avoir à gérer la ou les portées que la chatte ramènera chez elle, donc chez vous. La stérilisation d’un mâle comme d’une femelle est sans danger pour l’animal, voire même bénéfique pour sa santé.

Plus puéril et plus câlin

Pas de grossesses répétées et rapprochées pour les pauvres minettes qui portent plusieurs fois dans l’année, mettant au monde jusqu’à six chatons qu’elles s’épuisent à nourrir et à élever. Sans compter qu’elles ne connaissent pas de ménopause et que jusqu’au bout de leur vie, elles sont susceptibles d’être enceintes, les grossesses tardives (après 7 ans) induisant évidemment des complications sérieuses voire mortelles pour les parturientes âgées. Pas d’accidents pour les mâles coupés dont on sait qu’ils vivent plus vieux quand ils évitent de traverser la rue pour leurs rendez vous galants.
Et surtout, les vétérinaires se sont aperçus, sous l’influence de leurs confrères américains, que l’ovariectomie précoce de la chatte, vers l’âge de 4 mois, réduisait significativement les risques de tumeur des mamelles par la suite.

Quoi qu’il en soit, la stérilisation est possible à tout âge, sous anesthésie générale. Les femelles subissent l’ablation des ovaires par une petite ouverture pratiquée ou sur l’abdomen ou sur chaque flanc et les matous, l’ablation des testicules. Les risques de grossesse et les comportements indésirables disparaissent aussitôt.

Si changement il y a, il ne peut que profiter au propriétaire qui aura un chat joueur, avec un tempérament peut être un peu plus puéril et câlin que s’il était resté entier… Qui s’en plaindrait ?

L’inévitable prise de poids due au bouleversement hormonal provoqué par l’opération cède facilement à une diminution d’environ 20 % de la ration quotidienne, ou au passage à une alimentation light.

Rappelons aux messieurs, qui, par mimétisme avec leur condition, sont encore trop nombreux à considérer la castration d’un chat comme contre nature, qu’elle n’entraîne aucune conséquence désagréable ou dangereuse pour leur protégé.

La pierre angulaire de la protection

La stérilisation, c’est le seul moyen valable d’éviter la venue au monde de dizaines de chatons en une année, tous enfants d’une seule maman. Ces petits chats ne trouvent pas preneurs et vont rejoindre la cohorte des malheureux sans foyer, nourris au hasard des bonnes volontés, quand ils ne sont pas tout simplement supprimés à la naissance avec des méthodes plus ou moins violentes.

La raison veut donc qu’on intervienne avant plutôt qu’après !

C’est la raison pour laquelle la stérilisation est la pierre angulaire de la protection animale. Impossible de compter sur la prise de pilules contraceptives pour les chattes : outre qu’il faut respecter scrupuleusement le mode d’administration, ce qui est rigoureusement impossible avec des chats libres, cette pratique est la cause de troubles ovariens majeurs lorsqu’elle est reconduite régulièrement. La bonne solution, c’est le bistouri, après un piégeage pour les chats libres, en toute sérénité quand le chat vit à la maison.

Un million de chatons non désirés meurent chaque année pendant que les associations de protection consacrent un million d’euros par an pour la stérilisation des chats.

Les campagnes de sensibilisation sont à reconduire encore et encore. Les mentalités sont longues à évoluer… et les chattes rapides à se reproduire !