SAUVETAGE
Surpopulation féline
Elle collectionnait les chats
C’est l’histoire presque banale d’une femme qui, pensant venir en aide aux animaux, se retrouve littéralement débordée par tant de bouches à nourrir. C’est l’histoire presque banale de chats qui subissent une maltraitance passive liée à des conditions de vie inadmissibles.
Madame X… a commencé à récupérer des chats chez elle il y’a quelques années. Elle voyait les félins errants roder en bas de son bâtiment à la recherche de nourriture et ne pouvait s’empêcher de les faire monter dans son appartement. Au départ, elle ne possédait que quelques chats, moins d’une dizaine, qu’elle parvenait à entretenir, nourrir et soigner. Puis petit à petit, elle s’est mise à en accumuler d’autres, presque compulsivement. Les chats errants ne lui suffisant plus, elle a cherché à adopter de nouveaux félins via des sites d’annonces en ligne et des associations locales, jouant le rôle de famille d’accueil pour les sans foyers.
Madame X… présentait bien, et les associations ne se sont pas doutées qu’elle accumulait dans son appartement un nombre faramineux de bêtes. C’est lorsque des bénévoles se sont rendues dans son appartement pour récupérer un chat placé en famille d’accueil qu’elles ont constaté l’ampleur des dégâts.
Près de 80 félins, de tous sexes et de tous âges, peuplent le petit appartement. L’odeur est insoutenable, il y’a des déjections partout, le sol est collant d’urine et la plupart des animaux sont visiblement en mauvais état. Les bénévoles parviennent, malgré les résistances émises par madame X…, à récupérer leur protégé et signalent ces faits afin qu’une enquête soit diligentée.
Les gendarmes se rendent alors sur les lieux accompagnés d’un vétérinaire qui attestera du mauvais état général des animaux. Faméliques pour une majorité d’entre eux, parasités, affectés par le coryza. Certains sont mourants, à l’image de ce jeune chat qui se traine sur l’arrière train, ses pattes arrière ne fonctionnant plus. Face à ce constat alarmant, les gendarmes parviennent à convaincre madame X de confier de toute urgence ses animaux à une association.
C’est ainsi que fin février, les soigneurs de la Fondation Assistance aux Animaux se rendent chez madame X accompagnés d’une équipe de la gendarmerie de Lunel, afin de prendre en charge la soixantaine de chats restant, les plus mal en point ayant été récupérés dans l’urgence par une association locale.
« Lorsque nous sommes arrivés dans le hall, nous n’avons pas eu besoin de connaître l’étage pour localiser l’appartement. L’odeur d’urine qui en émanait était si forte qu’elle gagnait même les étages inférieurs ». La porte s’ouvre et les animaliers découvrent avec tristesse et stupeur l’état des animaux. « Ils n’étaient vraiment pas en bon état. La plupart étaient visiblement très peu nourris, laissés sans soins, affectés par le coryza et la teigne. Certains étaient aveugles, sans doute suite à un coryza pas soigné. Un chaton était même mourant et a du être amené d’urgence chez le vétérinaire ». Fort heureusement, il s’en sortira grâce à l’intervention rapide de la Fondation. La promiscuité et le manque d’hygiène ont favorisés la propagation de maladies très contagieuses et Madame X… n’avait ni les moyens de nourrir ses chats ni de les soigner. N’étant pas stérilisés, les chats se sont en plus reproduits entre eux ce qui a contribué à augmenter leur nombre. Un cercle vicieux qui se serait perpétué sans l’intervention des gendarmes et de la Fondation Assistance aux Animaux.
Récupérer chaque animal s’avèrera long et difficile car si Madame X… avait d’abord acceptée de céder une soixantaine de chats, elle veut désormais en garder plus de quarante. Il faudra négocier chaque animal, un à un, afin de pouvoir le prendre en charge. Cela durera plus de quatre heures, durant lesquelles les soigneurs parviendront à sauver 59 chats et un chiot. Bien trop jeune pour être sevré, il était infecté par la teigne et avait le ventre gonflé par les vers. Une plainte pour mauvais traitement est actuellement en cours contre madame X… et la Fondation Assistance aux Animaux s’est bien évidemment portée partie civile dans ce dossier.
En attendant le jugement, sortis de cet enfer, les chats ont été acheminés vers les refuges de la Fondation Assistance aux Animaux à Bellegarde (30) , Carros (06) et Villevaudé (77). Pris en charge par des soigneurs attentifs et dévoués, tous ont été soignés, déparasités, vaccinés et stérilisés. Ils s’avèrent pour la quasi totalité d’entre eux être avides de câlin et de caresse, en réclamant toujours plus. Désormais remis sur pattes, ils sont à l’adoption et n’attendent plus que vous vous débuter une nouvelle vie dans une famille qui saura leur apporter tout l’affection dont ils ont tant manqué.
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